Pour nous, le handicap n’est pas tabou !

• Bonjour Flora, pouvez-vous vous présenter ?

Bonjour, je m’appelle Flora LESUEUR, j’ai 49 ans. J’habite dans le Morbihan (Bretagne) depuis 13 ans. Auparavant, j’habitais dans le Val d’Oise et je travaillais déjà à ce moment-là avec SIG. Je fais aussi bien des missions d’animations que de merchandising. Je travaille également pour d’autres sociétés.

• Que pensez-vous de la société SIG ?

J’aime beaucoup travailler avec SIG. J’apprécie son organisation. Tout est toujours clair, carré et précis. Il y a toujours un interlocuteur prêt à nous répondre ou qui nous rappelle rapidement, que ce soit quand on est sur le terrain, pour valider une mission sur Team Haven, pour nos demandes diverses…

J’apprécie aussi chez SIG sa transparence et son honnêteté. C’est une société qui respecte les règles établies par le SORAP, règles qui sont bafouées par certaines autres entreprises.

Mon seul regret par rapport à SIG est qu’il y a moins d’activités ces derniers temps. Mis à part ça, pour moi SIG ce n’est que du positif et une entreprise de qualité.

• Vous nous avez récemment transmis un document justifiant votre qualité de travailleur handicapé. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Pour parler plus précisément de mon handicap, je suis malentendante. Mon ouïe s’est détériorée au fur et à mesure des années. J’avais donc développé, inconsciemment, la capacité à lire sur les lèvres de mes interlocuteurs, aussi bien dans ma vie personnelle que professionnelle.

J’ai été convoquée à une visite médicale périodique par un autre employeur. C’est le médecin du travail qui m’a « tapé sur les doigts » en me demandant de faire rapidement les démarches pour me faire appareiller. Je suis donc appareillée depuis le mois de mars 2017 et je communique désormais mieux avec mes collègues, j’ai moins besoin de lire sur les lèvres. Néanmoins, ma reconnaissance de qualité de travailleur handicapé court, elle, depuis le 21 octobre 2015.

• Pourquoi avez-vous attendu février 2017 pour nous transmettre votre justificatif ?

J’ai transmis mon justificatif à tous mes employeurs uniquement en février 2017 car je n’en voyais pas l’utilité. Je ne pensais pas que ça pouvait être utile pour mes employeurs et pour moi-même. C’est le médecin du travail qui m’a conseillé de le faire.

• Quelle fut la suite donnée à l’envoi de votre justificatif ?

SIG est la seule société à avoir réagi, rapidement et positivement, à mon justificatif, alors que j’ai envoyé le même document à tous mes employeurs en même temps. Mes autres employeurs m’ont soit répondu qu’ils ne savaient pas quoi en faire, soit pas répondu du tout.

La personne qui a pris contact avec moi chez SIG suite à la réception de ce justificatif, Mme Furon, m’a réservé un très bon accueil : elle a été sympathique au téléphone, gentille et à l’écoute. Si tout le monde pouvait réagir comme ça… !

• Est-ce que vous avez le sentiment que ça a changé quelque chose chez SIG ?

Pour le moment, je ne peux pas dire que le fait de m’être déclarée travailleur handicapé m’ait apporté plus de travail. Mes managers n’ont pas repris contact avec moi à ce sujet mais je sais aussi que le début d’année était calme chez SIG. J’espère bien entendu avoir la possibilité de travailler encore davantage avec SIG à l’avenir.

• Quel est votre regard sur le handicap ?

A titre personnel, le handicap fait partie de mon quotidien depuis plusieurs années. En effet, mon cousin et mon fils souffrent eux-aussi d’un handicap. L’un est tétraplégique et l’autre est dyslexique et dysorthographique. Ce sont donc des handicaps très différents, qui se voient ou pas. On a tendance à associer handicap à fauteuil roulant mais ce n’est pas que ça le handicap.

Mon regard sur le handicap n’a pas changé depuis que je suis moi-même reconnue travailleur travailleur handicapé : quel que soit le handicap, c’est un combat de tous les jours pour celui qui le vit. C’est compliqué mais il faut savoir se battre, s’y adapter et vivre avec le plus normalement possible.

En revanche, selon moi, le handicap ne nous donne pas le droit d’être plus exigeant qu’avant ni d’en abuser. Je me considère comme Madame Tout-le-monde et je rencontre les mêmes problèmes que n’importe qui. Il ne faut donc pas profiter de notre « statut » de travailleur handicapé (ex : se garer sur une place handicapée quand on est malentendant : ça ne nous empêche pas de marcher). Chacun voit midi à sa porte mais c’est ma vision des choses.

D’un point de vue professionnel non plus, le handicap ne doit pas être un sujet tabou. Nous sommes des salariés comme les autres. On a tous un emploi qui nous correspond et qui nous attend quelque part, mais il faut aussi savoir aller le chercher. Je n’ai jamais vu ou imaginé le handicap comme un frein à l’emploi. Je vis bien ma situation et je ne vois pas ce que ça change pour les employeurs.

De plus, pour moi, en tant que travailleur handicapé, on ne doit pas profiter de notre « statut » et s’en servir comme une excuse pour tout car c’est ce qui peut nous desservir ensuite auprès des employeurs. Il ne faut pas se permettre d’être absent sans justification ou de bâcler son travail parce qu’on est salarié handicapé. Pour ma part, je n’ai jamais mis en avant mon handicap pour obtenir plus de travail ou pour obtenir une reconnaissance quelconque ou encore pour me faire plaindre.

• Que souhaiteriez-vous dire aux salariés de SIG qui sont reconnus travailleurs handicapés mais qui ne l’ont pas (encore) fait savoir à SIG ?

Si j’avais quelque chose à dire aux salariés SIG qui sont reconnus travailleurs handicapés mais qui ne se sont pas encore fait connaître auprès de SIG, ce serait : N’hésitez pas ! Il ne faut pas avoir honte de son handicap. SIG est une société à l’écoute, qui se distingue par son côté humain dans ce monde de brutes qu’est la grande distribution. Nos métiers de merchandiseur et d’animateur ne sont pas bien considérés en grande surface et on écope souvent de surnoms négatifs tels que potiche, plante verte, bras cassé, Cotorep… C’est chacun pour soi dans ce secteur d’activité et je pense au contraire qu’il faut se défendre et se soutenir. Il ne faut pas avoir peur du regard des autres, ne pas se renfermer sur soi-même, ne pas s’isoler, d’autant plus quand on a un handicap. Il ne faut pas hésiter à se tourner vers SIG. Si votre travail vous plaît vraiment, alors pourquoi ne pas travailler ?! Il y a assez de travail pour tout le monde, y compris pour les salariés reconnus travailleurs handicapés. On est comme tout le monde et si on aime ce métier et qu’on est consciencieux, ce sera reconnu, handicap ou non.

Si certains salariés souhaitent prendre contact avec moi pour échanger sur ce sujet, ce sera avec grand plaisir. Vous pourrez me joindre au 06 16 70 48 72.

A bientôt !

Flora

Un très grand MERCI à FLORA pour ce témoignage très positif